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PRÉFACE.


Non est mora longa[1]… Qu’on lise ce livre ou non, peu m’importe ; mais si on le lit, il faut achever avant toute contestation. Je ne veux point d’audience à demi, ni de juge prévenu ; il faut pour m’entendre quitter ses plus chers préjugés : laissez un instant tomber ce voile ; vous apercevrez avec horreur la source et l’origine de tous maux, de tous crimes, là même où vous prétendez puiser la sagesse. Vous verrez avec évidence les plus simples et les plus belles leçons de la nature perpétuellement contredites par la morale et la politique vulgaire. Si, le cœur et l’esprit fascinés de leurs dogmes, vous ne voulez ni ne pouvez en sentir les absurdités, je vous laisse au torrent de l’erreur : Qui vult decipi, decipiatur.

  1. Horace.