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tions des chefs et des citoyens dignes de mémoire ; mais il aura soin que ces histoires soient exemptes de toute exagération, de toute flatterie, et bien plus rigoureusement, de tout récit fabuleux ; le sénat suprême en fera composer le corps d’histoire de toute la nation.

VIII.

Chaque chapitre de ces lois sera séparément gravé sur autant de colonnes ou pyramides érigées dans la place publique de chaque cité, et leurs intentions seront toujours suivies selon le sens propre, direct et littéral de leur texte, sans qu’il soit jamais permis d’en changer ni altérer le moindre terme. Que s’il se trouvait quelque équivoque ou quelque obscurité dans une loi, il faudra tâcher ou de l’expliquer par quelque autre, ou de déterminer une fois pour toutes le sens de cette loi, de la manière la plus favorable aux lois fondamentales et sacrées.




Lois pénales aussi peu nombreuses que les prévarications,
aussi douce qu’efficaces.


I.

Tout citoyen, sans exception de rang ni de dignité, fût-ce même le chef général de la nation, qui serait, ce qu’on n’ose penser, assez dénaturé pour ôter la vie ou blesser mortellement quelqu’un, qui aurait tenté par cabale ou autrement d’abolir les lois sacrées pour introduire la détestable propriété, après avoir été convaincu et jugé par le sénat suprême, sera enfermé pour toute sa vie, comme fou, furieux et ennemi de l’humanité, dans une caverne bâtie, comme il a été dit, loi édile XI, dans le lieu des sépultures publiques : son nom sera pour toujours