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ques pour tous les corps d’ouvriers. À l’extérieur de cette enceinte d’ateliers sera construite une autre rangée d’édifices destinés à la demeure des personnes employées à l’agriculture et aux professions qui en dépendent ; pour servir aussi d’ateliers à ces professions, de granges, de celliers, de retraite aux bestiaux. » La Cité Morelly est donc composée de quatre enceintes. Autour de la place centrale se trouve d’abord la première enceinte de bâtiments consacrés aux salles de réunion, aux magasins publics, « réservoirs communs des délices de la vie » (Bas., ch. III). Puis vient l’enceinte d’habitation ; la troisième se compose de galeries pour les travaux industriels ; enfin la quatrième et dernière enceinte, destinée aux différentes fonctions de l’agriculture, donne, par ses quatre côtés, sur la campagne. D’après les combinaisons architecturales de Charles Fourier les bâtiments ruraux du Phalanstère devraient être placés non tout autour, mais en face du corps de logis, et en faire le pendant symétrique. Campanella donne la forme circulaire à sa cité du Soleil, et Rabelais, qui s’est fait le précurseur bouffon des idées sociales et philosophiques, adopte la forme polygonale pour la construction de l’abbaye de Thélème. Le socialiste anglais Owen est celui dont les plans, aussi bien que le système, se rapprochent le plus des idées de Morelly. Laissant aux architectes le soin de décider quelle est la construction la plus convenable, nous ferons observer que le point essentiel, et sur lequel les principaux réformistes sont également d’accord, c’est que la demeure, ou cité commune, soit unitaire et indivisible.

Le terrain environnant la cité doit, avons-nous dit, être suffisant pour la subsistance des familles qui l’habitent. Cette corrélation entre le nombre d’individus réunis et l’étendue du fond qu’ils peuvent cultiver, n’a été indiquée avec quelque soin que par Morelly, Charles