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l’homme puisse rendre à la Divinité, consiste à l’imiter, et non en de stériles éloges des grandeurs du Tout-Puissant, oiseusement marmotés.

Pour rendre le véritable culte incorruptible, il fallait avertir l’homme de se défier généralement de tout ce qui pouvoit le porter à revêtir la Divinité de quelque attribut redoutable ; il fallait l’écarter de toute comparaison toujours basse et puérile de l’immortel, fût-ce avec la meilleure créature : c’était à ces marques frappantes qu’il fallait l’habituer à reconnaître la fausseté indubitable de toute opinion sur ce sublime sujet.

Conclusion de cette dissertation.

Je termine cette dissertation par ces aimables vérités. Je crois en avoir suffisamment écarté les ténèbres de l’erreur, pour en rendre l’évidence incontestable.

J’ai fait des efforts pour trouver la solution du problème que je propose dès le commencement de cet ouvrage. C’est, je le répète, de trouver une situation dans laquelle l’homme soit aussi heureux et aussi bienfaisant qu’il le peut être en cette vie. Qu’il étende ou non ses espérances au-delà de son état présent, il faut rendre sa bonté morale indépendante de tout espoir futur, et qu’elle soit le motif et l’objet de son bonheur présent. J’indique pour cela le coup qu’il faut porter à la racine de tous les maux ; de plus habiles que moi réussiront, peut-être, à persuader ; mais personne ne s’intéressera plus vivement au vrai bien de l’humanité.

Voici une autre vérité qu’il n’appartient qu’à vous, mortels faits pour régir les nations, de réduire en pratique. Voulez-vous bien mériter du genre humain en