de quelque chose de divin ; ces remarques aident, à la vérité, à perfectionner cette idée ; mais quand le discernement nous les fait faire, nous avons déjà l’idée d’une bienfaisance en général : c’est donc elle seule que notre sensibilité prend pour guide ; c’est donc elle qui nous élève à l’idée générale d’un Être bienfaisant : d’autres idées sont comme des milieux qu’elle traverse, et dont elle prend des teintes qui la perfectionnent.
Il est donc prouvé que l’idée de bienfaisance, dans ce système comme dans tout autre, doit être la base et le principe de celle d’une Divinité. Il est prouvé de plus que l’homme, dans un état constant d’innocence et de bonheur, ne peut avoir d’autres idées de la Divinité que celle d’un Être infiniment bon, et que cette excellente cause n’aurait voulu être connue de la créature que sous ce seul et unique titre ; qu’elle ne voudrait aussi être que le dernier objet des connaissances humaines dans l’ordre de la perception des idées, dans la progression du moins au plus, et du plus à l’infini : nouvel effet admirable de cette bienfaisance suprême, qui ne se rend accessible à l’esprit humain que par des degrés si intéressants !
Par quels degrés l’idée d’une Divinité se perfectionne.
Ce que nous venons de dire conduit naturellement à faire cette question. Les hommes, dans cette hypothèse, auraient-ils tous une idée également sublime de la Divinité ? Je dis que cette idée aurait ses degrés proportionnés aux esprits plus ou moins cultivés, plus ou moins susceptibles de culture ; il pourrait même arriver, et il arriverait effectivement, que tel homme borné à des idées grossières de bonté, croirait que la Divinité résiderait