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Enfin, le moment le plus critique arrive. Un tribunal s’improvise plutôt qu’il ne s’organise, pour juger Chevallier d’abord, puis Bethesda, et, si l’on veut, quiconque osera prendre la défense de l’un ou de l’autre. Personne ne peut lire l’anglais pour savoir ce que renferme tel ou tel traité que l’on dit avoir M. Newton pour auteur, personne n’était capable de définir la doctrine, néanmoins, il faut qu’on se prononce. M. Chevallier que l’on croit le plus capable de la discerner, (connaissant un peu l’anglais) hésite ou déclare qu’il n’y comprend rien. Celà suffit pour qu’on l’accuse de « mauvaise foi, » d’opiniâtreté, etc. On s’engage dans des débats qui ont duré, dit-on, plusieurs semaines, et se sont terminés par une scission. Deux chrétiens de Londres se trouvaient alors à Paris, et bien qu’ils fussent décidément opposés à M. Newton et à sa doctrine, un autre chrétien, également étranger, voulut écrire à M. Darby pour savoir si l’on devait les recevoir ou non, comme aussi pour connaître les objections faites contre Bethesda. La réponse ne se fit pas longtemps attendre. Le résultat fut que tous ceux qui aimaient Jésus devaient le lui témoigner en excommuniant l’assemblée de Bethesda.[1] C’est, en vérité une singulière manière de témoigner son amour pour Christ que de déshonorer, calomnier et torturer ses membres. Ce

  1. Voir une lettre écrite par Meylan à cette occasion.