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Ce « schisme moral » dont se plaignait notre frère, est déjà un désordre dont le St. Esprit ne saurait s’accommoder, et chacun devrait, en commençant par s’humilier, se demander s’il ne s’est pas, en quelque façon, rendu coupable de complicité. Une erreur, un préjugé, si peu invétéré qu’il soit dans le cœur humain, est capable de le produire. Vous allez voir comment des hommes du caractère que l’on a signalé plus haut, se choquent et se scandalisent d’une « opinion » ou d’une vérité qui nuit à leur propre cause, au point qu’ils formeront un parti pour ne pas dire une cabale contre celui qui la professe. Déjà en 1846 un pédobaptiste sincère, travaillant à l’œuvre, nous écrivait à l’occasion de quelques chrétiens qui s’occupaient alors de la question du baptême : « Si c’est un sujet de trouble au milieu de nos frères avec lesquels, d’ailleurs, tu es en communion de principes et désires l’être, sans doute, encore, ne peux-tu pas sacrifier ton opinion personnelle qui, après tout ne sert à rien à l’affermissement et à l’avancement des âmes déjà sauvées. Je suis peiné qu’à cause de cela on redoute partout dans le midi ta présence. Cependant combien est précieuse la visite d’un frère bien-aimé comme tu l’es de tous et de moi en particulier qui désire etc. » Il aurait donc fallu sacrifier ce qui est, selon eux, « une opinion personnelle », et selon nous une ferme conviction fondée sur les nombreux témoigna-