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cherchaient à s’édifier entr’eux, s’encourageaient mutuellement, et se retrempaient sans cesse dans le feu de leur premier amour. Possédant peu de lumières, ils étaient cependant heureux et fidèles dans ce qu’ils connaissaient. Ils parlaient moins du St. Esprit, mais ils en sentaient d’avantage la douce influence ; ils raisonnaient moins sur la chair, mais ils la crucifiaient et se défiaient d’avantage d’eux mêmes ; ils s’occupaient moins de faire de la théorie sur l’influence de Satan que de se mettre en garde contre ses machinations. S’ils n’avaient pas beaucoup de dons, au moins avaient-ils celui de l’amour qui est le plus précieux, recevant avec une joie indiscible les disciples qui venaient les visiter au nom du Seigneur.

On vit paraître successivement dans l’Ardèche, la Haute-Loire, le Gard et quelques autres départements plusieurs ouvriers intéressants qui occupèrent différents postes, si ce n’est d’une manière permanente, du moins pour un temps. Ils trouvèrent quelques portes ouvertes à l’Évangile, et Dieu ne tarda pas d’en ouvrir de nouvelles dans les endroits même les plus ténébreux. D’autres Évangélistes d’origine Suisse, entrèrent bientôt dans la voie qui leur avait été frayée par leurs devanciers. Ceux-là connaissaient M. Darby, et un séjour auprès de lui, dont nous ne connaissons pas la durée, avait servi à les familiariser passablement avec l’Écriture.