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qué ses oreilles délicates, tellement qu’il n’ouvrit pas la bouche pour les condamner, il ne dénonça pas le coupable, et l’on sait qu’il se sépara plus tard de M. Newton pour d’autres raisons que celles-là. Une fois la division consommée, M. Darby, qui n’ignorait pas l’attitude de Bethesda vis-à-vis de lui, n’exige cependant pas que celle-ci se place à son point de vue, il ne l’oblige pas non plus qu’elle prononce un arrêt de condamnation contre Newton et son parti. C’est que, dans le premier cas, il manquait de fidélité pour attaquer l’erreur, et dans le second, il était lui-même radicalement schismatique ou bien il faut supposer que le caractère personnel et local de la division ne lui permettait pas d’imposer sa manière de voir comme une loi générale et absolue. Il attendra donc une autre circonstance. C’est quand mille voix lui répètent qu’il a manqué de modération et de justice non moins que de charité qu’il dit : « Pour le présent va-t’en, quand j’en aurai la commodité je te rappellerai. » Maintenant que le démon, agissant sur le cerveau et par la plume de M. Newton, produit une erreur pour en faire commettre un grand nombre d’autres, sous une forme différente, M. Darby juge que le moment favorable est arrivé. Il parle, il écrit, il manœuvre, n’importe le lieu où il se trouve. Il fera tout, et il ne fera rien qui « ressemble à un crime de trahison » ; il faut par conséquent qu’il menace, qu’il accuse et qu’il