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tifs que chacun peut comprendre et que nous aurons lieu d’examiner plus loin. Ils furent lents dans leurs décisions comme d’autres furent précipités et inexorables dans leurs réquisitions. Sans parler de la diversité de jugements qui aurait pu se manifester au milieu des 700 chrétiens dont se composait cette assemblée, il y avait déjà parmi les frères ouvriers trois nuances d’opinion qui devaient se dessiner tristement par la suite. Les uns voyaient dans le traité des blasphèmes épouvantables contre la personne de Christ, et se montraient par conséquent d’une sévérité excessive contre M. Newton et ses adhérents ; d’autres également droits et sincères ne voyaient pas dans ce traité toute la somme d’erreurs ou tout le mal qu’on lui attribuait, et en apparence auraient justifié son auteur. Enfin ceux que nous dirions appartenir au parti modéré, tout en ne partageant pas les exagérations des premiers, ne pouvaient entrer dans la manière de voir des seconds ; ils reconnaissaient les erreurs et les condamnaient, mais ils n’auraient pas voulu en rendre responsables tous ceux qui conservaient à juste titre quelque sympathie pour N. Newton. Plusieurs d’entr’eux avouèrent ne rien comprendre du traité en question. Cependant, dès que l’erreur fut constatée, ces mêmes frères prirent la résolution de ne plus recevoir à la Cène, sinon après examen, les frères qui, à Plymouth, faisaient partie de l’assemblée de M. N. C’était une