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la discipline n’est faite que pour la famille, et M. Newton n’en était plus depuis longtemps. Il ne fallait pas non plus songer à ramener un pécheur de son égarement. Toute démarche à cet égard eut été considérée comme une violation du nouveau principe. Dernièrement encore un ami de M. Darby s’est exprimé catégoriquement sur ce point. Il a affirmé très-positivement que « l’on ne doit pas prier pour les hérétiques. » Il y a évidemment plus de commisération chez les partisans du Pape qui célèbrent encore des solennités religieuses en faveur des hérétiques. Que serait devenu Pierre dans sa chûte si la source de l’amour avait tari dans le sein de Jésus ? Nous comprenons qu’un homme au cœur étroit et superstitieux ne se sente pas disposé à prier pour un ennemi de la vérité, surtout lorsque celui ci est pour lui un objet d’horreur plutôt que de compassion. Que fera-t-on alors de ce passage : « J’exhorte qu’avant toutes choses, on fasse des requêtes, des prières, des supplications… pour tous les hommes. » Et encore : « Mes frères, si quelqu’un d’entre vous s’égare de la vérité, et que quelqu’un de vous l’y ramène, etc. » (i, Tim. ii, 1-2. Jacq. v, 19.) Nous nous sommes demandé quelques fois si, dans le cas de M. Newton, c’était l’erreur plutôt que l’hérétique que l’on délestait. Il semblait, au dire de quelques personnes, que la chûte de l’un devait assurer le triomphe de l’autre. C’est ainsi que le cœur méchant