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sa pas que d’accomplir le sien. Voilà comment le despotisme exploite le radicalisme à son profit, ce dont nous sommes plus affligés que surpris.

Trois ans après le douloureux évènement dont nous venons de parler, M. Newton fit paraître un traité contenant les assertions les plus hardies et les plus outrageantes touchant la personne de N. S. Jésus-Christ. Ses erreurs furent vigoureusement attaquées par des personnes qui avaient assez de talent et d’audace pour le combattre, mais qui manquaient de charité et de douceur pour le convaincre. Dès lors M. Newton devint l’objet d’une répulsion générale. Cependant le jugement des chrétiens qui en eurent d’abord connaissance, était partagé, non quant à l’existence du mal, mais quant à sa nature et à son étendue. Une imagination fertile, séduite ou excitée par le goût des nouveautés, jouait en ce moment un triste rôle chez M. Newton. Sa folie consistait à dire beaucoup là ou l’Écriture ne dit rien, et son raisonnement l’a conduit plus loin qu’il n’aurait voulu. On peut bien dire qu’il n’a pas craint de dégrader son Maître après l’avoir aimé et honoré pendant plusieurs années de sa vie. Il prêta donc de nouvelles armes à ses adversaires qui ne manquèrent pas de le dénoncer, lui et ceux de son bord. On procéda à son égard comme envers un homme qui aurait commis le péché irrémissible. Il ne s’agissait plus de se conformer aux règles d’une sage discipline ; d’ailleurs,