Page:Estéoule - Le plymouthisme d’autrefois et le darbysme d’aujourd'hui.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puyer certaines mesures qui avaient été adoptées par ce dernier. Il n’est pas toujours facile, sans doute, de maintenir la bonne harmonie dans une assemblée qui compte 700 membres, et qui renferme dans son sein des éléments si divers. Ceux qui sont spécialement chargés de la surveillance du troupeau doivent empêcher autant que possible que du désordre ne se produise ; mais il peut arriver qu’un abus de liberté que plusieurs osent se permettre, les oblige d’intervenir dans quelques cas. Il ne s’en suit pas qu’il faille comprimer les généreux élans d’un cœur honnête ou qu’il faille toujours agir par voie de rigueur. Il est malheureusement à craindre que là où il y a abus de liberté il y ait aussi abus d’autorité. Ce système de répression qui s’exerce d’abord d’une manière isolée pour devenir ensuite d’un usage fréquent et général, ne peut porter que des fruits amers. On peut intimider et, jusqu’à un certain point, soumettre les esprits indociles et rêveurs, mais on ne corrige pas ainsi les défauts du cœur. Le mal que l’on cherche à combattre s’irrite d’avantage, et de nouvelles plaies s’ouvrent là où la verge a frappé trop fort. Au reste, disons-le sans détour, M. Newton, malgré l’imprudence des amis qui ont favorisé sa cause, aurait montré un esprit plus conciliant envers les réfractaires et aurait modéré ses prétentions, se fût-il douté seulement qu’un homme aussi entier que lui, si ce n’est même plus expérimenté dans l’art