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des motifs sérieux de se plaindre, et nous sommes loin de lui contester le droit de s’opposer à une tendance funeste, mais notre conviction est (ce que les faits démontrent,) que dans le principe, la cause, des divisions est une question qui existait, non « entre Satan et Dieu, » comme quelques uns ont bien voulu le dire, mais entre M. Darby et M. Newton. On sait que la contestation qui s’éleva entre Paul et Barnabas était solitaire, et qu’elle se termina d’une manière pacifique, car si les deux Apôtres ne pouvaient s’entendre sur certaines questions, au moins consentirent-ils à demeurer pour un temps séparés l’un de l’autre. Malheureusement il n’en fut pas de même de celle qui eut lieu à Plymouth. Elle ne garda pas toujours son caractère personnel ; elle souleva de vieilles rancunes et donna l’éveil, dans quelques autres localités où se trouvaient des chrétiens, qui s’intéressèrent à cette affaire et n’hésitèrent pas à se jeter au fort de la mêlée. Au point de vue de M. Darby, le mal qu’il s’agissait d’attaquer était sans remède, les dons ne pouvant plus être appliqués à l’édification, au redressement ou à la guérison des membres. Les bases de la fraternité étant renversées, on commença par substituer au mot de « frère » celui de « Monsieur ». C’est ainsi que procédèrent d’abord MM. Darby et Newton avec le maintien réciproque d’une excessive réserve qui devait être considéré comme le prélude d’une collision. D’après