Page:Estéoule - Le plymouthisme d’autrefois et le darbysme d’aujourd'hui.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

démontré plus tard qu’il faut toujours en revenir aux premiers principes de la doctrine chrétienne. Pour peu que l’on s’écarte de la Croix, même sous prétexte de sonder les choses profondes de Dieu, l’on tombe dans l’erreur, et celui-là est aveugle qui a oublié la purification de ses péchés précédents. Malheureusement c’est à l’école des hommes plutôt qu’à celle de Jésus qu’on allait s’instruire, et chacun voulait savoir ce que pensait celui-ci ou celui-là sur telle question qui était mise à l’ordre du jour. Par leur position, leurs talents ou leurs lumières, les deux hommes dont nous avons parlé exerçaient une action bien marquée parmi les frères », quoique l’un d’eux passât une grande partie de son temps à voyager sur le Continent. Opposés autant par le caractère que par leurs vues sur la Prophétie, ils se supportaient difficilement. On se demande avec étonnement comment ils ont pu marcher ensemble pendant l’espace de quatorze ans. Mais on sait que l’un était rarement sur les lieux ; et d’ailleurs le caractère pacifique de tel de leurs voisins ou de leurs amis calmait bien des impatiences et rendait plus difficile le conflit dans lequel ils devaient finalement s’engager. Ils se disputaient la suprématie en secret, et ne laissaient pas que de faire éclater de temps en temps leur mécontentement et leurs petites jalousies. Cet esprit de rivalité occasionnait déjà un certain malaise général, parfois même du désordre, et devait enfin amener une rupture complète. Les disciples,