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où chacun pouvait faire de la théologie. Des femmes que les circonstances favorisaient plus que beaucoup d’autres, lisaient assidûment les Stes Écritures et se communiquaient entr’elles les résultats de leurs pieuses et persévérantes recherches. Quelques unes même se livrèrent avec ardeur à l’étude des langues ; elles auraient appris, par exemple, le Grec et l’Hébreu avec une facilité étonnante. Avouons, cependant, que cette ardeur aurait pu être tempérée par des préoccupations d’un autre genre qui nous paraissent d’autant plus légitimes qu’elles rentrent pleinement dans la condition de la femme. La modestie est une vertu que l’on aime à retrouver chez elles. Des personnes qui ont observé de près le mouvement, ont cru voir dans cet exercice de l’intelligence, même en ce qui touche l’étude de la prophétie, un signe de décadence, tandis que d’autres n’y ont vu qu’une marque de progrès. Il est certain, toutefois, qu’aussi longtemps qu’il y eut cet empressement qui témoigne d’un besoin de conscience, et le zèle, qui ne ressemble en rien à cette activité fiévreuse qui est ordinairement le prélude d’un déclin spirituel ; aussi longtemps que les âmes surent se maintenir dans une humble condition, fuyant la vaine gloire, et réalisant ainsi dans leur vie ces paroles de l’Apôtre : « N’affectant point les choses hautes, mais vous accommodant aux choses basses ; » (Rom. xii.) enfin, aussi longtemps que les « Frères » restèrent dans la petitesse, marchant dans l’amour et la simplicité qui est