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chrétien trouvait parmi eux un accueil vraiment fraternel, et pouvait, après en avoir fait la demande à l’un des surveillants, être reçu à la table du Seigneur. On lui tendait franchement et cordialement la main, quelles que fussent ses vues sur des points secondaires.[1] On n’exigeait point alors de certificat ni de recommandation d’homme pour être reçu à la cène ; on reconnaissait à tout enfant de Dieu le droit d’y participer en vertu de sa foi aux mérites du Sauveur. Si l’on s’était trouvé dans la pénible nécessité d’opérer un retranchement, c’est-à-dire d’excommunier un membre, ce n’eut pu être que pour une cause très-grave et par un acte solennel de l’Église réunie dans ce but. Encore fallait-il avoir rempli envers le frère coupable les devoirs prescrits dans la Parole, selon Matth. xviii, 15-17 ; 2 Thes. iii, 14, 15, etc. S’il arrivait à quelqu’un de s’absenter des réunions pendant un ou deux dimanches, le frère voisin s’en préoccupait et s’informait aussitôt des motifs de cette absence. Ils étaient assez indulgents et assez justes pour tenir compte des circonstances difficiles où pouvaient se trouver quelques uns de leurs membres, soit de la distance qui pouvait les empêcher d’assister régulièrement au culte. Mais en sup-

  1. Nous nous servons de cette expression, quoique avec répugnance, pour désigner des opinions qui ne portent pas atteinte aux vérités fondamentales du salut, ni aux grands principes qui servent de base à la réunion des « Frères. »