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l’église ? Assurément non. Ce reproche qu’on leur a fait de tout temps de rejeter le ministère est encore mal fondé. Il faut bien le dire, les adversaires qui ont voulu les combattre, se sont placés généralement sous un faux point de vue, et ils eussent peut-être été, sinon plus généreux, du moins un peu plus justes, s’ils n’avaient pas tant cherché à faire prévaloir leur idée favorite sur l’imposition des mains. Persister à dire, comme on le fait, que les frères dits Plymouthiens ne veulent pas de ministère, c’est soutenir une assertion absurde contre l’évidence des faits. Notre objet, ici, n’est pas de définir ou de développer l’idée du ministère, qu’il nous suffise de dire à qui voudra l’entendre, que nos frères n’ont jamais repoussé le ministère, ou plutôt les ministères, puisque la Parole en mentionne plusieurs. Dans la première période de leur histoire, ils ont eu parmi eux des pasteurs, des évangélistes, des docteurs, etc. Les dons qui auraient pu être enfouis même sous les débris du papisme, trouvaient occasion de se manifester au milieu de cette assemblée de croyants, et ils furent longtemps exercés avec fruit. Chacun prenant humblement la place que le Maître lui avait assignée dans le corps, savait écouter dans le silence et parler avec profit selon qu’il y était appelé. Ceux que l’on nous signale encore aujourd’hui comme des hommes remarquables, portaient alors les caractères de la véritable grandeur : ils se faisaient petits pour mieux servir les autres. Lorsque l’homme s’efface et s’oublie