Page:Estéoule - Le plymouthisme d’autrefois et le darbysme d’aujourd'hui.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le spectacle édifiant qu’offrait aux yeux de la société ces « Frères de Plymouth » (car c’est le seul nom qu’on put trouver alors pour les flétrir) ne s’est peut-être jamais produit à aucune époque de notre réveil religieux. Le trait dominant de cette assemblée était l’amour. Chacun aurait cherché non ses intérêts particuliers mais ceux de Jésus-Christ (Phil. ii, 21.) Un chrétien étranger qui serait venu au milieu d’eux sans prévention, y aurait respiré un esprit de liberté, de paix et de sainte fraternité. Ce n’était pas à la solution de « questions curieuses » que l’on exerçait l’intelligence, mais plutôt à bien comprendre la volonté divine pour la faire. Ce n’était pas M. un tel qu’il fallait attendre et écouter dans une réunion, mais le Seigneur Jésus. La somme de bonheur qu’ils réalisaient comme corps et comme individus était en raison de leur détachement du monde et de l’abnégation d’eux mêmes. Pour autant qu’ils savaient imiter la sentinelle vigilante qui fait cette question empressée : « N’avez-vous pas vu celui que mon âme aime » ? ils pouvaient attendre et se rendre réciproquement la réponse : « Nous avons vu le Seigneur » (Cant. iii, 3 ; Jean, xx, 23.) Les scènes que nous avons entendu raconter avec autant d’édification que d’admiration, nous reportent aux temps apostoliques. Nous ne voudrions exagérer le bien pas plus que c’est notre intention d’atténuer le mal. Cependant nous nous croyons autorisé à faire un rapprochement du tableau que des chrétiens ju-