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nent l’action du St. Esprit dans l’Église, et s’opposent au développement de la vie chrétienne en chacun de ses membres en particulier. Après plus ou moins d’hésitation, plus ou moins de lutte et d’exercice de conscience, ils se décidèrent à rompre, non avec les individus qu’un besoin d’aimer rendaient encore plus précieux à leur cœur, mais avec un état de choses qu’ils ne pouvaient changer, en supposant même qu’ils eussent eu pleine liberté d’action. C’est à Plymouth (Angleterre) que commencèrent à se former les premières réunions. Ces frères étaient alors en petit nombre, il est vrai, et chacun avait conscience de sa propre faiblesse ; mais ils étaient simples et fidèles, et c’est à cause de cette faiblesse même dont Paul avait à se glorifier, et de leur fidélité, que Dieu rendait manifeste sa puissance à leur égard et faisait rayonner autour d’eux et au milieu d’eux les grâces de son St. Esprit. L’union de tous les chrétiens était le grand but auquel ils visaient et vers lequel tendaient leurs efforts. Le drapeau qu’ils avaient arboré au milieu des ruines d’une église apostate,[1] portait cette unique inscription : « Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ». Ce n’était point autour d’un homme ni autour d’un principe qu’ils se ralliaient,

  1. Cette expression étant devenue plus usitée et famillière au grand nombre, nous ne craignons pas de l’employer pour désigner la masse des individus qui portent le nom de chrétiens.