tel état de choses, vous pouvez les concevoir » Le même dit ailleurs : « Il y règne un esprit tel que l’exhortation, au fond, n’y est pas reçue, parce qu’on n’en sent pas le besoin. La pensée qu’ils sont supérieurs en connaissance aux autres frères qui les entourent, et que leurs principes ne sauraient être comparés aux leurs, a fait naître et maintenant graver en eux un orgueil spirituel, [quoique le langage nie cela,] très pénible à considérer. C’est, plus que je ne l’avais vu nulle part, l’esprit pratique de l’antinomien. Aussi, est-il naturel que tout ce qui attaque cet état de choses ne soit pas reçu avec plaisir. Il n’y a pas de l’amour et de la confiance entre la plupart d’entr’eux, et l’hypocrisie s’est développée à tel point que certaines personnes ne peuvent point croire à l’humiliation d’autres personnes. Un autre mal, c’est qu’ils sont toujours prêts à condamner sévèrement les frères qui ne partagent pas leurs vues, et que ceux qui reprennent un tel vice sont soupçonnés de faire corps avec leurs adversaires. Dans quel misérable état ne sommes-nous pas ! Veuille, le Seigneur, délivrer ses enfans ! faire une œuvre puissante, merveilleuse au milieu d’eux, en leur donnant de faire et de souffrir sa sainte volonté. Il me semble que tout cet état de choses tient à un relâchement général des principes de la piété. Lorsqu’un arbre ne porte plus de fruit, c’est que ses racines sont malades. »
Ce tableau est sombre, mais il n’est point exagéré.