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mépriser un de nos frères, sans qu’en lui nous offensions, calomniions et méprisions Christ. Nous ne pouvons être en discorde avec nos frères sans l’être pareillement avec Christ ; nous ne pouvons aimer Christ sans l’aimer aussi dans nos frères. »[1]

Il n’est plus possible de se méprendre sur le système que M. Darby et ses adhérents cherchent à faire prévaloir dans les assemblées. À les entendre, et par la manière dont ils agissent, on se rappelle involontairement ce grand homme qui a dit : « La France c’est moi. » Toute discipline appartient exclusivement aux corps cléricaux, et les individus du reste fort peu nombreux dont se composent ces corps, sont les avocats de M. Darby par cela même qu’ils sont les hommes de son choix. Les Irvingiens dont ils prennent le ton et empruntent souvent le langage, ne poussent guère plus loin leurs prétentions. Comme eux ils se donnent pour « les prémices de l’Agneau », ils sont « l’église des derniers temps » ou Éphèse prenant la place de Laodicée, et comme vous avez pu le remarquer dans le rapport de M. Trotter où l’expression revient tant de fois, ce sont « les saints frères », mot qu’il n’emploie jamais pour désigner les chrétiens qui ne partagent pas ses sentiments. Véritablement, le reproche que M. Darby fait aux églises du Canton de Vaud, quoique leur

  1. Voyez « le Bienfait de Jésus-Christ » par Aonio Paleario.