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Fut-il venu un chrétien de Bristol ou de tout autre endroit, avec ou sans recommandation, chacun était libre de lui faire subir un interrogatoire avant de l’admettre à la cène. C’est ce que l’on a fait dans quelques endroits, et c’est ce que l’on a proposé aux adversaires. Mais ils ont senti que de telles mesures ne laisseraient pas que d’être fort difficiles dans leur exécution. Il aurait fallu non seulement un juge d’instruction capable de faire une enquête et peut-être d’un catéchiste, mais, pour parler le langage de M. Darby, « des hommes chargés de faire la police. » L’unité du corps, d’après lui, se trouve dans un petit cercle composé de personnes qui pensent et agissent dans son sens. L’unité du corps, selon nous, est dans l’église universelle. Elle embrasse tous les membres de ce corps et non quelques uns seulement. Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps de Christ, et partant le signe de cette unité ? St. Augustin disait en parlant de la cène : « Celui qui reçoit le mystère de l’unité et ne conserve point le lien de la paix, ne reçoit point ce mystère pour lui-même, mais il le reçoit en témoignage contre lui. » Un autre écrivain du XVIme siècle s’exprime ainsi : « Quand nous recevons la Ste communion, nous devons considérer que nous sommes tous incorporés en Christ, membres d’un même corps, membres, dis-je, de Christ ; de telle sorte que nous ne pouvons offenser, calomnier ou