corps nonchalant, elle justifiait l’un de n’avoir point agi, elle consolait l’autre d’avoir désiré l’impossible, puisque l’action est vaine, puisque vain est le désir, puisque « toute chose, comme le disait Hari à Brahma, est le rêve d’un rêve », et que, pour embrasser d’un regard indifférent et accueillir d’une âme paisible le bien et le mal, la douleur et lajoie, il suffitd’avoir connu cette vérité, et de s’en être, une bonne fois, convaincu.
Tel apparaît, dans ses grandes lignes, le pessimisme de Leconte de Lisle. À défaut de documents qui permettent de suivre avec précision, dans leur ordre chronologique, les démarches, d’ailleurs assez peu compliquées de sa pensée, j’ai cherché à expliquer la genèse de ses sentiments et à retrouver l’enchaînement logique deses conceptions. J’en ai fini ainsi avec la substance de son œuvre, et je me propose de l’envisager désormais au point de vue proprement littéraire.