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ces, qu’à l’humanité de leurs cœurs. Nous avons déja infirmé que les Juifs avoient été en partie cause occasionnelle de l’affranchissement des serfs ; nous ajoutons ici une remarque que personne peut-être n’a faite : c’est que cet affranchissement devint une digue qui arrêta souvent les brigandages des Juifs. Les corporations & les communes, aiguillonnées par le desir d’avoir des propriétés, & mises en action par le ressort de la liberté, se livrerent à toutes les spéculations du commerce. Les Chrétiens purent alors traiter en paix avec leurs freres ; la bonne foi reparut dans les échanges, & une raison lumineuse, éclairant la marche tortueuse de l’usure, apprit au peuple à se tenir en garde contre les surprises de l’usurier.

Mais si les Juifs, devenus courtiers de toutes les Nations, n’ont plus gueres d’autre idole que l’argent, ni d’autre lepre que l’usure(4) ; si ces hommes, sans patrie, ont vendu si souvent leur probité au plus offrant, les Gouvernemens doivent s’accuser de les avoir conduits à cet excès, en leur ravissant tous les autres moyens de subsister. Pourquoi ont-ils courbé ce peuple sous le joug de l’oppression la plus dure, en l’accablant d’impôts, au point de lui faire payer l’air infect qu’il respire(5) ; en lui interdisant l’exercice des arts & métiers, ils ont limité l’objet de son travail, lié ses bras, & par-là