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leur manque que des dupes pour faire payer les choses au double de leur valeur.

Comme il faut discuter à charge & à décharge, nous nous hâtons de dire que cependant les Juifs de Metz ont rendu deux fois des services importans à la province. Dans la guerre qui finit par le traité de Risvick, ils firent venir d’Allemagne des chevaux pour la cavalerie, malgré les défenses, sous peine de la vie, d’en faire passer en France. En 1698, la modicité des recoltes faisant appréhender la disette, ils tirerent des grains de Francfort, & ramenerent l’abondance dans la Province. On pourroit objecter qu’ils y trouvoient leur avantage par les bénéfices de la vente, & nous répondrions alors que souvent il faut tenir compte aux humains de leurs bonnes actions, sans trop apprécier le motif qui les inspire ; mais ici la bonne œuvre fut dégagée, dit-on, de vues intéressées, puisqu’ils firent le sacrifice de 30,000 liv. sur le prix de leurs achats(7).

Après des citations auxquelles le cœur se complaît, il faut revenir à des scenes déchirantes. Peut-on, par exemple, fermer les yeux sur le tort que les Juifs font à la jeunesse, en favorisant le libertinage par des prêts usuraires ? Que fera cet Officier dont les passions vont éclore ? cet autre, dont les affaires sont dérangées par le jeu ou la débau-