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& faire un pas vers le bonheur & la vertu, la nation la plus florissante sera celle qui aura plus de facilité pour égorger les autres.

Sous ce point de vue une population nombreuse peut assurer la félicité publique ; mais il faut au moins supposer qu’on peut nourrir tous les individus. L’État tire ses comestibles de son sein ou de l’étranger ; cette alternative l’expose aux refus de la nature ou de ses voisins, & sa souffrance augmente en proportion du nombre de ses sujets. On ne peut donc prévenir les disettes, qu’autant qu’il y aura toujours un nombre suffisant d’hommes occupés à procurer les denrées de premiere nécessité ; & tandis qu’avec raison le luxe est accusé d’enlever beaucoup de bras aux campagnes, nous conservons chez nous une nation à qui nous interdisons l’agriculture, une nation qui consomme sans reproduire, & qui jamais ne remplira les vides de sa consommation par son commerce de détail. Ainsi les Juifs n’ayant pas la permission de nourrir la patrie, ni de la défendre, deviendront tous les jours plus nuisibles. Il est vrai que la population parvenue à certain terme, s’arrête ; les bornes en sont marquées par la nature du gouvernement civil & religieux sous lequel on vit, par l’étendue du pays qu’on occupe, par la fertilité du