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Parmi nous la pauvreté empêche un grand nombre d’unions. Chez les Juifs le mariage sert de consolation à la misere, & remplace la privation des agrémens de la vie. De tous les hommes les Juifs sont les plus ardens à multiplier, & l’espérance de voir le Messie sortir de leur race, les rend encore plus exacts à remplir le précepte qu’ils croyent imposé dans la Genese. Chez nous, dans les classes opulentes de la société, & même dans celles d’une aisance médiocre, un luxe déprédateur, la vanité ou le crime arrêtent souvent les progrès de la population. Chez eux une famille nombreuse est réputée un gage honorable des bénédictions du Ciel.

Il est de fait que les Juifs recherchent le poisson ; & s’il est vrai, comme l’assure Montesquieu, que cet aliment contienne & transmette beaucoup de principes prolifiques, son observation sur les villes maritimes(13) pourroit s’appliquer aux Hébreux. Nous avons loué leur sévérité de mœurs, qui, jointe à leur frugalité, à leur éloignement du luxe, tourne encore au profit de la population. Les mêmes causes qui la favorisent servent à la conserver ; sans quoi la nation se fût éteinte par les massacres répétés qu’on en a faits dans tous les siecles. Quel sera donc dans cent ans l’accroissement d’un peuple chez qui la stéri-