cruautés exercées contre eux. Honnis, proscrits, outragés par-tout, pouvoient-ils aimer leurs tyrans ? Ils ont dû concevoir de l’aversion pour tous les peuples ligués contre eux, sur-tout pour les Chrétiens, qu’ils regardoient comme des intrus coupables d’avoir éclipsé leur splendeur religieuse(3).
CHAPITRE V.
Boulanger prétend que les Juifs ont souvent quitté leurs usages pour en adopter d’étrangers(1). Un autre savant très-estimable, assure que, dispersés parmi les peuples, ils en ont pris le caractere. Un Juif portugais de Bordeaux, dit-il, & un Juif allemand de Metz, paroissent deux êtres absolument différens(2) : d’accord, sur quelques nuances qu’entraînent communément la disparité de fortune, la disette & l’opulence, le luxe & la misere. On sait encore que les Juifs portugais qui se prétendent de la tribu de Juda, ne s’allient gueres qu’entre eux : mais, en compulsant les documens historiques, on voit