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échappé à nos ancêtres, qui avoient autant de lumieres que d’humanité. Des lumieres ! oui certainement ils en avoient : ils surent deviner que les Juifs avoient causé l’égarement d’esprit de notre Roi Charles  VI ; qu’au couronnement d’un Richard, Roi d’Angleterre, les Juifs étoient venus souffler sur lui le poison du maléfice. De l’humanité ! ils en avoient certainement ; car, dans les deux cas qu’on vient de citer, les Juifs en furent quittes en France, pour être chasses, volés, outragés, réduits à la derniere misere ; en Angleterre, on se contenta pendant un an, de massacrer tous ceux qu’on put trouver, mais on ne les brûla pas(1). Sous un autre regne, on les fit auteurs de la famine, de la peste, qui dévastoient cette contrée. En conséquence, par ordre du Roi, au bord de la mer furent érigés deux pavillons, surmontés l’un d’une croix, l’autre de l’image du Pentateuque : on y traîna les Juifs ; &, suivant qu’ils consentoient ou refusoient de se faire Chrétiens, on les introduisoit dans la premiere tente ou dans celle de Moyse, pour être, dans celle-ci, massacrés sur le champ, & ensuite jetés à la mer(2).

Mais les Juifs, nous dit-on, empoisonnoient les fontaines, correspondoient proditoirement avec les Sarrasins, immoloient des enfans Chrétiens, outrageoient les saintes hosties, &c. Re-