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la Pologne, de ces pays bénis par la nature, dit M. Carosi. Voyages en Pologne. Leipzic. 1784.


CHAPITRE XXII.


(1) La Peyrere a toujours eu pour ce peuple une prédilection qu’il faut plus attribuer à la bizarrerie de sa tête, qu’à la bonté de son ame. À la fin de son traité sur les Préadamites, on trouve une lettre adressée à toutes les Synagogues, par laquelle il leur annonce leur conversion prochaine au christianisme, et leur retour à Jérusalem, qu’ils rebâtiront, ainsi que le temple. Peut-être verra-ton avec plaisir un échantillon de cette lettre. J’ai cru ne devoir pas traduire le texte latin, qui est d’une singularité piquante : « Salutem vestram vobis precatur ; nescio quis, atque utinam ex vobis unus ! Hoc mihi cum vobis commune est, quod vitam duco erraticam, quæque parum convenit cum otio meditantis et scribentis ; at si vivo vitam vestram, moriar vitâ vestrâ, et moriar morte justorum, quæ vestra est. Vos autem sospitet Deus : vivite felices in spe vestrâ, quæ fortitudo vestra est ; durate, et vosmet rebus secundis servate. » Dans son traité sur le rappel des Juifs, ouvrage devenu rare, la Peyrere étale les mêmes idées : Dieu suscitera un Roi temporel, aussi illustre par sa justice, que par ses victoires ; et ce Roi sera celui de France. Les preuves de l’auteur sont convaincantes. 1°. Les deux qualités de très-chrétien et de fils ainé de l’église lui sont attribuées par excellence. 2°. Si les Rois de France ont la vertu de guérir les écrouelles qui affligent les Juifs en leurs corps, à plus forte raison ont-ils le pouvoir de guérir les maladies invétérées de leur ame.