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adoucit les mœurs, le cœur s’ouvre aux impressions de la délicatesse ; l’homme, en chérissant son épouse, contracte l’habitude de respecter son égale, & en général la considération pour les personnes du sexe, est la mesure des progrès d’une nation dans la vie sociale.

Ces principes sont aussi étrangers à la synagogue que la culture des beaux arts ; car les Juifs n’ont pas sacrifié aux graces. Lipman a composé en vers hébraïques son second Nizzachon, ouvrage anti-chrétien que Wagenseil a très-bien réfuté. Plusieurs Juifs d’Italie & d’Espagne se sont essayés à faire des poèmes, nous avons même de Lévi de Barrios, la Relacion de los poetas y escrittores espagnolos de la nacion judaica amstelodama. Ils ont donc versifié en hébreu, en italien, en espagnol, c’est-à-dire, que mettant à part David & les prophètes, le recueil le plus ancien de la poésie la plus sublime, les Juifs ont des vers & pas un poëte, excepté cependant l’auteur du Cosri(18). Nous avons vu précédemment que Benjamin de Tudele, voyageant en Grece, avoit trouvé le Parnasse habité par deux cent Juifs qui le labouroient ; c’est la seule relation qu’ils ayent eue avec cette montagne si fameuse. Ils en ont fertilisé le sol, & n’en ont jamais courtisé les Souveraines.