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de nos jours, celles de Sapheta, de Thessalonique, de Prague & de Fez ? Celle-ci fut toujours la moins absurde. Clenard y trouva quelques doctes personnages ; mais en général, loin de reculer les bornes de l’esprit humain, elles en ont consacré les erreurs en donnant comme dogmes les écarts d’une imagination délirante ; & dans cette foule de Rabbins qui grossissent la collection de Bartolocci(3), on voit à peine quelques bons écrivains se présenter avec éclat à la postérité. Faute de mieux, on citera Marin Akiba, Maimonides, Kimki, Gerson, la lumiere de la captivité françoise, Aaron-ben-Chaim, Juda-Ching, Abenezra, Abrabanel, Aaron-ben-Joseph, docteur caraïte, Élie le Lévite, Orobio & le vertueux Menasseh.

Cependant si l’on vouloit extraire de leurs écrits ce que la saine raison daigneroit avouer, le triage fait, quelle ample collection de fadaises & d’erreurs resteroit accumulée ? Les bras tombent lorsqu’on lit dans un Abrabanel, comme dans beaucoup d’autres, que tous les Juifs devant ressusciter en Palestine, les corps de ceux qui n’y meurent pas, y rouleront par des canaux souterreins que l’Éternel a creusés. La nation vient enfin de posséder un homme de génie dont la place n’est pas vacante, mais depuis l’historien Joseph, il a fallu dix-sept siecles pour produire Mendelsohn(4).