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la mort. À Toulouse, trois fois l'année, on les souffletoit juridiquement. On tenoit sans doute à honneur de remplir cette commission infernale, puisqu’un Vicomte de Rochechouart, auquel on avoit déféré cette invitation, s’en acquita avec une telle vigueur, qu’il fit sauter la cervelle du malheureux Juif, expirant à ses pieds(17). On a prétendu que ce récit étoit exagéré, à cause de l’impossibilité physique d’ouvrir le crane par un soufflet : c’étoit le temps des Tournois, peut-être se servit-il d’un gantelet. Rabattons la moitié de ce récit ; en aura-t-on moins sujet de s’attendrir ? À Beziers on les chassoit de la Ville à coup de pierres, le jour des Rameaux ; ils n’y rentroient que le jour de Pâques. En Angleterre, tous les ans on en choisissoit un, pour lui arracher les dents, depuis que Jean Sans-terre, voulant arracher une somme d’un Juif opulent, le condamna à perdre une dent tous les jours, jusqu’à ce qu’il déliât sa bourse ; ce fut seulement le huitieme jour, à la huitieme dent. Henri III, Roi de ce pays, vendit les Juifs de ses États à son frere Richard, afin, dit un Historien(18), que le Comte arrachât les entrailles à ceux à qui son frere n’avoit arraché que la peau. Par-tout la hache étoit levée sur leurs têtes. Une peste se manifeste en Sardaigne ; on y envoye quatre mille Juifs pour les rendre