Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

projet ou du moins le desir de rassembler les Juifs dans quelques coins du globe. La Peyrere au siecle dernier(1) ; dans le nôtre, le Duc de Riperda mort à Tetuan en 1737, & le Marquis de Langallerie mort en prison à Vienne, vingt ans auparavant. Les isles de l’Archipel étoient, dit-on, l’asyle que ce dernier destinoit au peuple hébreu. Ces projets, dignes de leurs auteurs, sont enterrés avec eux. Supposons toutefois qu’ils eussent fait des tentatives efficaces pour réunir ce peuple, seroient-ils parvenu à former un gouvernement bien organisé ? Non, ils n’eussent rassemblé que des fanatiques dont le fanatisme eût empiré journellement, parce qu’enivrés d’une prospérité passagere, ils auroient cru bonnement que le Messie alloit paroître pour leur donner l’empire du monde, & soumettre tout à Israël. Réunir les Juifs pour les guérir de leurs préjugés, c’est jetter du souffre sur un brasier pour en éteindre l’activité. Il est essentiel de les isoler, de rompre, autant que faire se pourra, toute communication entr’eux.

Il semble qu’on ait cru pouvoir limiter leur population en limitant l’étendue de leurs habitations ; car on leur a presque toujours assigné des quartiers à part, où ils n’ont la liberté de s’étendre qu’en hauteur ; & pour ne citer que notre province, nous dirons que telle est la disposition for-