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été cultivateurs. Pétachias, qui, au douzieme siécle, a voyagé en Orient, en vit cependant qui labouroient vers Ninive(5). Lorsqu’au même siecle, Benjamin de Tudele visita la Grece, il trouva le mont Parnasse habité par deux cents Juifs qui le cultivoient & y recueilloient des légumes(6) ; & pour citer des faits plus voisins de notre temps, on voit encore des Juifs cultivateurs dans la Perse septentrionale(7), & en Lithuanie. Coxe prétend que ce dernier pays est le seul en Europe où les Juifs soient agricoles(8). N’y en auroit-il donc plus en Ukraine ? Au siecle dernier le Cardinal Commendon y en vit beaucoup livrés au labourage, & dont les travaux honnêtes n’étoient point avilis par l’usure(9). Son assertion est très-croyable : quoique la rosée du ciel ne fertilise pas toujours le champ du Laboureur, la bénédiction céleste paroît presque toujours répandue sur son état ; & parmi les classes inférieures de la société, il n’en est point où l’on rencontre des mœurs plus pures, une probité plus integre.

On conçoit que les Juifs peuvent être propres aux métiers dont la plupart exigent moins de force que d’adresse ; mais, dira quelqu’un, l’agriculture exige une constitution robuste que de votre aveu le Juif n’a pas. Le doute qu’on éleve sur la possibilité de les rendre agricoles, ne nous em-