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l’intérêt seroit très-modique, & les Campagnards comme les Citadins, les Juifs même y auroient accès. On sait combien l’Italie se loue de ces établissemens créés par les Papes, pour réfréner l’usure hébraïque, comme le porte l’inscription même de celui de Bologne(1), & l’on n’en peut assez prôner les avantages.

Mais ces moyens accessoires ne frappent qu’indirectement sur l’usure, & l’on demande que nous attaquions ce monstre dans son repaire.

Réduisez les Juifs à ne vendre qu’à prix comptant, annullez toutes les créances(2) qu’ils pourroient avoir à l’avenir sur les Chrétiens ; voilà, peut-être l’arme la plus sûre qu’on puisse opposer aux fripponneries usuraires. Les créances n’ont pour objet que de garantir le paiement des dettes, & lorsque l’usure n’aura plus d’autre garant que la bonne foi des débiteurs, il est douteux que pour commettre une injustice, le Juif veuille se livrer à la discrétion de ses victimes. Ainsi prêter sur parole, vendre à crédit sur parole, ne sera jamais de son goût, car il augure d’autant plus mal de la probité des hommes, que la sienne lui sert de point de comparaison pour en juger. Prêter ou vendre devant témoins ne le rassurera pas, en eût-il cent, parce que n’ayant jamais action pour dette contre un Chrétien, il ne pourra réclamer l’appui de la