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III. — Lakanal. — Son rôle à la Convention. — Sa correspondance.


La révolution française avait pour but la régénération de l’esprit humain. Déjà deux assemblées célèbres, la Constituante et la Législative, venaient d’ébaucher un nouveau système d’organisation morale et politique, quand les événemens se soulevèrent contre les limites qu’elles s’étaient tracées. Les tendances philosophiques de Jean-Jacques Rousseau entraînaient à l’égalité des lumières : la Convention parut. Au milieu des orages d’un événement inouï, cette assemblée de sombre et puissante mémoire, qui du premier coup avait jeté pour défi au monde une tête de roi, qui défendait le territoire d’un pied et écrasait de l’autre les factions, qui armait son bras du glaive de la terreur et revêtait sa face de la majesté de la loi, qui dévorait ses enfans comme le vieux Saturne, la Convention, en un mot, consacra les droits de la propriété littéraire, organisa successivement l’Institut national, l’école normale, les écoles primaires, les écoles centrales, une école de langues orientales et diplomatiques, fonda le Muséum d’histoire naturelle, le bureau des longitudes, l’enseignement de l’astronomie, décréta l’établissement des télégraphes, ouvrit un concours pour la composition des livres élémentaires, destinés à l’instruction publique, fit plus en un mot pour les lumières, comme on disait alors, dans