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tance, c’est qu’elles venaient détruire ou bouleverser les institutions du pays. L’Italie nous a toujours tendu les bras dans ses momens de détresse ; depuis Charles viii et François Ier, notre intervention a été regardée, au-delà des Alpes, comme un moyen de délivrance. Une des causes de la grandeur de Napoléon fut d’avoir réuni dans sa personne et dans son origine les caractères de ces trois peuples. La Corse est, en effet, le terrain d’assimilation de la race celtique, libérienne et néo-latine. Aussi, toutes les fois que Bonaparte a tourné les pas de nos armées vers son berceau, il a constamment été heureux. Les destinées de l’empereur et celles de la France étaient du côté du soleil.

Le chemin de nos conquêtes dans le passé doit nous tracer celui de none influence dans l’avenir. À Dieu ne plaise que nous conseillions de restreindre le réseau de nos communications avec l’Allemagne et avec l’Angleterre ; mais nous croyons que les lignes de fer destinées à asseoir notre alliance morale, industrielle et commerciale, sur l’Espagne et l’Italie méritent en quelque sorte la priorité. Or, ce sont précisément celles qui ont été le plus négligées jusqu’ici.

La France est une des nations les plus intéressées dans l’établissement des voies de fer. Sa position centrale lui donne un grand avantage ; chemin de transit de l’Angleterre vers l’Afrique, de Allemagne et de la Russie vers le Nouveau-Monde, elle ouvre des communications immenses. Son territoire mitoyen, sur lequel le sang des peuples ira se mêlant d’un monde à l’autre, devient comme le sol de l’unité des