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de l’Europe. On sait qu’il existe entre les races de notre continent des sympathies et des antipathies. Nous croyons que ces instincts, qui concourent souvent à former le sentiment national, sont des avertissemens utiles de la nature. Cette mère sage a interposé des inimitiés dans le cœur des races qui se dégraderaient en se mêlant, tandis qu’elle a mis au contraire des inclinations dans le sang des races qui doivent s’élever par leur commerce. La loi de ces attractions et de ces répulsions nationales étant ainsi déterminée, nous avons un moyen pour juger les entreprises de la guerre qui seules ont fait communiquer les peuples durant les âges de barbarie. Il existe des conquêtes arbitraires et des conquêtes naturelles. Les conquêtes naturelles sont celles qui, par l’union de deux races en mouvement l’une vers l’autre, doivent concourir à l’avancement de la civilisation ; les conquêtes arbitraires sont celles qui agitent et confondent les peuples pour satisfaire l’amour-propre d’un homme ou d’une société. Les unes se sont généralement maintenues, les autres ont été renversées. Les peuples qui travaillent à défendre leur nationalité travaillent presque toujours à conserver en eux les élémens dont l’existence est nécessaire à la nature pour achever l’espèce humaine. C’est alors que la guerre est sainte. Il y a dans l’histoire un grand spectacle, c’est Vercingétorix en face de César, la Gaule et Rome. La race gauloise maintenait en elle par les armes un des germes de la civilisation future ; elle fut vaincue, mais non soumise. L’indépendance des caractères celtiques se dégagea plus tard de la lutte ; leur conservation survé-