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Monde, à peine ébauchée, produit des fils à son image. Nous avons donc dans la force interne du type et dans la force extérieure des milieux une double cause qui concourra long-temps à maintenir les caractères des peuples. L’unité des races en augmentera au contraire la variété. Quand les races sont pures, le même tempérament, les mêmes caractères se dessinent à grands traits sur tous les citoyens d’une nation : un Chinois ressemble à un autre Chinois. Si quelques individualités se détachent par hasard de la masse, comme Gengis, Attila, Tamerlan, c’est qu’elles représentent le mongolisme élevé à sa troisième puissance ; l’homme le plus fort est alors celui qui réfléchit le mieux le type général de la race. Quand c’est l’inverse qui a lieu, c’est-à-dire quand on observe une race très mélangée, on voit au contraire que les individus correspondent chacun à des groupes, à des familles humaines, dont ils ont emprunté en naissant les caractères, et dont ils reproduisent les dispositions morales. Cette répétition des races dans les individus est un grand fait de philosophie naturelle. La France, dans laquelle la race celtique s’est personnifiée, a un tempérament moyen, qui donne le tempérament primitif des Gaulois ; mais à cause de ses nombreux rapports avec les autres races, elle se trouve avoir en elle un grand nombre d’autres types et constituer, pour ainsi dire, une humanité en petit. C’est à ce mélange qu’elle doit sa supériorité.

Nous ne sommes pas de ceux, comme on voit, qui rêvent une monarchie européenne ; les seuls carac-