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teuton, qui a devancé le groupe slave. La formation des différens peuples de notre continent a donc été marquée par des haltes et des temps de repos de la civilisation. Chacun de ces peuples apporte à son tour des propriétés qui le caractérisent ; c’est de leur addition successive et de leur mélange que résulte la figure actuelle de l’Europe.

Il existe une croissance dans les races ; à mesure qu’elles grandissent, la main de la nature achève sur elles son ouvrage : cette croissance se manifeste dans la race caucasique. Plus nous remontons vers son berceau, plus nous lui découvrons les caractères de la première enfance. Un grand nombre de monumens historiques s’accordent à nous représenter les hommes des migrations primitives comme ayant des yeux bleus et des chevelures qui variaient du roux au blond clair : les Celtes étaient blonds, les Germains étaient roux. Ces deux nuances ont cessé d’être dominantes en France et en Allemagne. Les Écossais formaient également une race blonde : ils ont aujourd’hui perdu ce caractère. On peut donc dire que la couleur générale dans la population actuelle de l’Europe diffère notablement de celle de toutes les races qui ont concouru à la former. Ce résultat ne s’explique qu’en partie par les changemens auxquels ont donné naissance le mélange des peuples et les influences du climat. On est forcé de recourir à une autre cause d’action, à un principe moteur en vertu duquel une race qui avance rejette ses formes primitives pour en revêtir sans cesse de nouvelles. M. l’abbé Frère, auquel nous devons des recherches très curieuses sur les périodes historiques,