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lement a détruit la force de ces peuples féroces et superbes qui, dans la personne de Gengis-Khan et d’Attila, ont si puissamment effrayé l’Europe. L’événement qui enterait ce rameau flétri sur le tronc des races jeunes et vivaces, sauverait peut-être une grande civilisation à la veille de s’éteindre. Nations de l’Europe, que redoutons-nous ? Toutes les races tendent à l’envahissement de la terre ; mais elles le font avec des armes inégales. Les peuples qui avancent n’ont rien à craindre des peuples stationnaires. Une race supérieure ne peut être conquise sans que la force de sa constitution asservisse à la fin ses propres conquérans. La nature, plus forte que les armes, finit toujours par vaincre, en pareil cas, la victoire même. C’est ainsi que la race caucasique, long-temps comprimée en Asie par la race mongole, a réussi presque entièrement à s’en délivrer. Aujourd’hui cette population si forte qui attaquait n’ose plus même se défendre ; l’empereur de deux cent cinquante millions d’hommes jaunes n’oppose à une poignée d’Anglais que la soumission et le silence.

L’Europe est la partie du monde où la race blanche, pure de tout contact, développe le plus largement tous ces caractères. La supériorité de cette race est reconnue : pendant que le Mongol, le nègre, l’Américain, le Malais, n’étaient occupés qu’à satisfaire leurs appétits matériels, l’homme caucasique a mesuré la terre ; la terre ne lui a pas suffi, il s’est élevé jusqu’à l’idée d’un premier principe, auteur de tous les êtres. Au moment où la race blanche apparut sur notre continent, elle trouva un monde à faire ; elle