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lante de l’Atlas. Il en est des races comme des individus ; il y a chez elles déperdition de forces ; l’action leur enlève chaque jour de leur puissance ; il faut alors que, pour se conserver et s’accroître, elles puisent sans cesse dans les autres races les élémens de leur vitalité. Le type arabe est magnifique et répond assez bien au type français ; nous avons reconnu notre image dans cette race nerveuse qui se nourrit de ses luttes et qui s’endurcit de ses cicatrices. Lien naturel des peuples de notre continent avec ceux de l’extrémité de l’Afrique, l’Arabe nous initie à une plus ample conquête. Le chemin est désormais tracé à notre influence sur cette terre, berceau et patrie de la race noire. Napoléon nous a ouvert l’Égypte avec son épée ; la civilisation nous ouvrira les profondeurs des autres contrées africaines, avec la vapeur et avec les chemins de fer[1].

L’Amérique du Sud présente aussi çà et là des races entravées dans leurs développemens ; qui attendent notre action pour se dégager. L’Asie a, dans la race mongole, un rameau qui tombe faute de sève. L’iso-

  1. Depuis que ce travail a vu le jour, il m’est tombé entre les mains un remarquable ouvrage de M. Pascal Duprat : Essai historique sur les races anciennes et moderne de l’Afrique septentrionale. Je ne saurais toutefois partager son opinion sur un point essentiel. L’auteur ne croit point a l’existence d’une ancienne race noire sur le sol du nord de l’Afrique. Cette existence me parait attestée par de graves monumens et par des preuves d’analogie, plus fortes encore que les mouumeus historiques. La présence des nègres, à une époque très ancienne, dans les contrées du Maghreb, présence dont il ne mie plus aucune trace, et qui forme même aujourd’hui l’objet d’un doute pour l’historien, n’est suivant moi que la répétition d’un fait général, à savoir l’occupation primitive de presque toute la terre par les races noires, et leur effacement successif sous l’arrivée des races cuivrées et blanches.