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de navigation à vapeur créent de jour en jour entre les habitans des diverses contrées, semblent encore plus grande, si à la nature des races reliées entre elles se rattachent des civilisations qui doivent se compléter les unes par les autres. Or c’est précisément ce qui est.

Il faut reconnaître dans chaque race une force secrète qui détermine l’étendue et les formes de son développement : les lois, les mœurs, les institutions, les croyances, se subordonnent à cette force, et c’est ce qui constitue la physionomie des sociétés. L’organisation d’un état exprime toujours les caractères naturels qui sont dans le peuple. Cette connaissance est nécessaire pour diriger nos rapports : si l’homme caucasique doit agir sur les autres races, il doit en même temps conformer son action à l’état de leurs développemens. La surface habitée du globe nous présente à cet égard une série d’inégalités morales qui résultent chez les différens groupes du degré d’avancement de leurs caractères physiques, et dont le résultat est de former des nations diverses. L’histoire universelle devient à ce point de vue un enchaînement continu de faits, qui ont tous leurs points d’attache dans la nature des races et dans leurs métamorphoses. Au plus bas de l’échelle, nous rencontrons les peuples sauvages, chez lesquels tous les développemens de la civilisation sont avortés. Plus haut commencent les nations barbares (les termes manquent pour fixer les nuances intermédiaires) chez lesquelles nous voyons apparaître les premières ébauches de l’état social. Ces formes primitives de société se perfectionnent à me-