Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

âges, en passant des états les plus simples de la vie à des faits d’organisation plus compliqués. Chaque famille du règne animal s’est arrêtée au moment où elle a reçu, pour ainsi dire, son achèvement, de la part des causes générales qui ont présidé, dans la limite des temps, à la structure fugitive des anciens mondes. Dieu apparaît certainement au milieu de cet ordre : il apparaît, quoi qu’on en dise, avec ce caractère d’unité, qui l’imprime, en quelque sorte, lui-même, sur toute l’étendue de la création.

Selon une autre école, la forme est immuable, immuable comme l’être infini qu’elle exprime dans le domaine du fini. Le créateur a fixé ses idées dans la création ; chacune de ces idées est un type, et le type ne varie pas. Si des circonstances extérieures font obstacle à son développement, la forme lutte ; dès que ces barrières s’abaissent, elle reprend toute son énergie intime et revient d’elle-même à la direction éternelle qui lui est tracée. La vie est circonscrite, de la sorte, dans une multitude de cercles dont elle ne peut jamais s’écarter. Cette doctrine compte à sa tête un naturaliste célèbre, Cuvier, et un écrivain plus célèbre encore, M. de Lamennais.

Les idées générales que nous venons d’exposer sur la nature, devaient nous servir, en quelque sorte, d’introduction, pour nous ouvrir l’entrée de cet établissement sévère, où la science a réuni toutes les productions du globe.