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conséquent au Danube. C’était la pensée de César et de Charlemagne, ce fut celle de Napoléon. La France n’aurait maintenant qu’à relier par des canaux le Rhône et tous les fleuves au Rhin pour s’ouvrir le chemin de la mer Noire. L’importance de cette voie navigable est connue : tous les cabinets voient dans l’équilibre à venir de l’Europe une question dont le nœud réside à Constantinople. La France a déjà son canal du Midi, qu’elle doit à l’immortel Riquet ; la Hollande a celui du Helder ; ces deux grandes artères de navigation artificielle ont rendu des services que les chemins de fer ne doivent point faire oublier, qu’ils ne remplacent pas toujours. Au lieu donc d’entretenir entre ces deux agens de relations, les chemins de fer et les chemins d’eau, une rivalité, une concurrence, un antagonisme, nous croyons que mieux vaut les considérer comme les satellites de la vie industrielle ou agricole pour les populations qu’ils traversent. Les bateaux à vapeur ont contribué, avant les chemins de fer, à développer l’élément de circulation.

Les chemins de fer, les canaux et les lignes fluviales ne seraient pourtant rien encore sans leur combinaison avec les grandes lignes maritimes. Les wagons n’iront jamais si loin que les paquebots ; la mer demeurera toujours l’agent des communications à grande distance, c’est sur elle que la vapeur exercera une influence encore plus étendue. Aujourd’hui, presque toutes les voies navigables sont ouvertes. On ne connaît plus ces retards qu’imposait la direction des vents ; l’arrivée des paquebots pour le service des lettres et des voyageurs est prévue maintenant comme