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sitions d’esprit et des spécialités fortes, je trouvai assez constamment chez eux le signe extérieur du talent que j’y cherchais. Ces heureux essais ne tinrent pas devant l’anatomie du cerveau. Plus tard, quand j’eus soulevé la boîte osseuse, et que j’eus plongé mes regards avec le scalpel dans l’organe de l’intelligence humaine, je sentis en quelque sorte, sous mes doigts, toute la phrénologie s’évanouir. Amant de la vérité, j’eus beau appeler à mon secours les procédés de Gall et de ses successeurs ; rien n’y fit : une nouvelle physiologie commençait à sortir pour moi des profondeurs mises à nu du cerveau de l’homme. Plus je continuai, depuis deux ans surtout, ce travail minutieux d’analyse, séparant un à un les élémens de l’encéphale, moins je trouvai de fondement anatomique à cette science d’artiste qui m’avait d’abord à-peu-près séduit. L’anatomie sérieuse repousse l’idée de plusieurs organes enclavés, pour ainsi dire, dans un seul ; elle repousse le fait admis légèrement par les phrénologues, que toute saillie du crâne recouvre une circonvolution distincte du cerveau. Il est vrai que les têtes de plâtre, sur lesquelles la main des successeurs de Gall a tracé la carte de l’esprit humain, présentent cette disposition ; mais les choses, je m’en suis assuré, ne se passent pas ainsi dans la nature. Après de tels coups portés, et j’en pourrais assurer bien d’autres, que reste-t-il du système ? — Gall a mis dans la science beaucoup d’idées qui, malgré tout, resteront. Le docteur Fossati disait dans un discours prononcé sur la tombe du maître : « Le cerveau qui n’était avant lui qu’une pulpe, une masse informe, a été reconnu