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ne soit facile d’expliquer. Quoique la vie de cet homme ait été avant tout une vie d’action, quoique nous reconnaissions surtout en lui le poëte du sabre, il est impossible de dénier la faculté de l’idéal à deux événemens historiques de la vie de Napoléon, deux éclairs de l’âme, sa campagne d’Égypte et son amour avec Joséphine. Il s’est rencontré en médecine un critique habile pour faire de la tête de Napoléon une réfutation du système de Gall. Quoi qu’il en soit de la puissance de ses attaques, il n’en reste pas moins curieux d’étudier phrénologiquement cette tête souveraine. Les facultés, peu accusées sur le front de l’empereur, comme par exemple le sens musical, sont précisément celles qu’il avait le moins. Il résulte en somme des caractères fournis par la tête de Napoléon sinon un homme égal devant la science à ce que Napoléon fut dans l’histoire, au moins une personnalité très forte, que les événemens ont encore étendue et renforcée. On a remarqué que, bilieux et nerveux, il avait reçu de la nature le tempérament qui concourt le mieux à l’activité du cerveau. Napoléon, comme tous les grands hommes, imprima son tempérament à son siècle. Il incarna dans les autres ce démon du mouvement qui était dans ses organes. Le monde de son temps fut agité par les mêmes instincts et les mêmes impétuosités fougueuses qui travaillaient cet homme-roi. Il n’y a pas jusqu’à la petite taille de Napoléon, qui, combinée avec le volume considérable de sa tête, ne fût une circonstance favorable à l’exercice de ses facultés. Il semblait lui-même avoir le sentiment de cette force physiologique. Un jour qu’il avait besoin de