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sur son front d’une coupe aussi rêveuse qu’élégante et fine.

on trouve un curieux exemple d’analogie entre l’organisation d’un homme et le caractère de ses ouvrages sur le crâne de Jean La Fontaine, conservé dans l’ancien cabinet de Gall. Notre grand fabuliste unit à des facultés intellectuelles et poétiques très fortes une masse d’instincts animaux qui expliquent la nature des acteurs qu’il met en scène dans ses compositions. Les mêmes plans, modifiés par d’autres organes, se rencontrent sur la tête de l’auteur des Iambes, dont la brutalité lyrique excelle surtout dans les hyperboles du genre de la Curée. Cette conformation n’est pas moins sensible sur la fête du sculpteur Barrye, qui présente avec la tête des animaux dont il reproduit si admirablement le caractère quelques traits de ressemblance indubitable. Le docteur Gall ajoutait que tous ces artistes transforment les penchans des êtres inférieurs et les élèvent jusqu’à l’intelligence au moyen des facultés qui leur ont été données en plus : il y a de l’animal chez l’homme, mais il n’y a pas de l’homme chez les animaux.

Nous trouvons ces mêmes rapports très nettement exprimés sur la tête de quelques naturalistes de vocation qui semblaient avoir un sens particulier pour deviner les mœurs des animaux les moins connus. Souvent même ces caractères du crâne se perpétuent indélébiles dans les familles avec les propriétés qui en sont la suite. Le Jardin des Plantes nous offre un exemple de ces facultés héréditaires transmises de génération en génération. Quelques noms bien con-